Du Sublime au Beau : la dialectique de la Croix et de la Résurrection dans l’Esthétique hégélienne
L’histoire de l’esthétique occidentale est traversée par une tension majeure : celle du sublime et du beau , deux catégories qui, loin d’être seulement esthétiques, expriment deux régimes spirituels du rapport de l’homme à Dieu. Le sublime représente l’expérience de la transcendance absolue, le choc de l’infini sur la conscience finie. Le beau, au contraire, manifeste la réconciliation de l’esprit et de la forme, la transparence de l’infini dans le fini. Or, le christianisme accomplit ce passage. Il réalise le mouvement dialectique par lequel le tragique du sublime (la Croix) devient la lumière du beau (la Résurrection). Dans ce passage, l’art devient le miroir de la rédemption elle-même : il exprime, dans la forme sensible, la dialectique du divin et de l’humain, de la souffrance et de la gloire, de la négation et de la réconciliation. Le sublime : la déchirure du sens et la révélation de l’infini Dans la Critique de la faculté de juger , Kant définit le sublime comme « ce qui est...